Accident Airbus A 310 Comores : le point.
14 janvier 2010 / A la uneL’enquête est au point mort. Pas que l’on ne possède pas les éléments, mais à cause de désaccords entre les Comores (leader légal de l’enquête) et le Yémen, pays de l’exploitant de l’avion.
Les boites noires ont été lues et analysées. Avec l’aide du constructeur Honeywell, elles ont fourni tous les éléments attendus et donc permis de reconstituer en détail les circonstances de l’accident qui a fait 153 victimes.
Mais aux Comores, le patron de l’enquête a été limogé, pour cause de désaccord avec les Yéménites. Cela gèle l’enquête. Les français ont fourni les moyens, et même par l’analyse des boites noires, les éléments et la solution. Ils n’ont pas le droit de s’exprimer car l’annexe 13 de l’OACI n’autorise que les responsables légaux de l’enquête à la publier.
Soit les Comores.
Néanmoins, on sait. Je sais. Et il n’y a aucune surprise. C’est bien ce que je disais juste après la catastrophe. Inutile d’attaquer la compagnie poubelle, l’avion pourri. Pas que cela ne mérite pas attention. La formation et la qualité des équipages, les procédures, la modernité et l’état des avions, le choix des escales, sont des éléments majeurs.
Mais cet accident est du à une erreur dans le pilotage de l’appareil, dans une phase délicate (une MVI, manÅ“uvre à vue sur parcours imposé), de nuit, avec un vent très fort et turbulent, sur un terrain médiocrement équipé puisque la piste équipée d’un ILS, n’était donc pas logiquement utilisable à cause du sens du vent.
Approche complexe de nuit, donc, circuit à vue de nuit à basse altitude au dessus de l’eau, en se basant sur les lointaines lumières de l’aéroport, l’équipage désorienté a mal tenu sa machine, a frôlé le décrochage et s’est également trop approché de la surface en virage (alarmes pull up, pull up sur les enregistreurs), puis décroché. Et s’est écrasé dans l’eau après avoir un peu poursuivi sur sa trajectoire. Resteront à analyser les raisons pour lesquelles cet équipage n’a pas réussi sa manÅ“uvre qui n’a rien d’exceptionnel tout en étant délicate, dans un contexte de travail : compagnie, aéroport, contrôle, entrainement, qui ont joué un rôle.
On n’est pas prêt de lire le rapport.
Les Comoriens et les Yéménites s’affrontent sur le contenu et réclament même une contre analyse des données. Ils ne sont pas prêts de s’entendre !
Quand au gouvernement français, après avoir trop rapidement désigné causes et coupable : la compagnie poubelle. Il n’a aucun intérêt à ce qu’on se souvienne encore de cette position lorsque la vérité sera affichée. Il n’est donc pas pressé. Mais ce sont les contribuables français qui ont tout payé, et ils n’ont même pas l’information en contrepartie. Merci.
14/01/2010 Michel Polacco
L’Airbus A 310 est un excellent avion. Concurrent du Boeing 767 il fut le premier avion ETOPS européen, c’est à dire autorisé à survoler les océans en s’éloignant des côtes, bien que n’ayant que deux moteurs. Ce fut aussi le premier ‘glass cockpit’ d’Airbus, en préfiguration de l’A 320 qui devait être une véritable nouveauté.