Adieu à Roland de la Poype
24 octobre 2012 / Chroniques du cielRoland de la Poype nous a quittés mardi 23 octobre 2012. Il s’est éteint à Saint-Tropez à l’âge de 92 ans. C’est la chancellerie de l’Ordre de la Libération qui a annoncé la triste nouvelle. Pilote de guerre, as de l’escadrille Normandie-Niemen envoyée sur le front Russe, face aux Nazis, par le Général de Gaulle, il est l’un des rescapés de cette historique escadrille chère au cÅ“ur des Soviétiques.
Il est l’un des quatre pilotes de cette escadrille qui ont été faits ‘Héros de l’Union Soviétique’ par Staline, titre rare et envié. Glorieux. Seul le Français Jean-Loup Chrétien a depuis obtenu cet honneur, après avoir volé dans l’espace avec des équipages Russes.
Seuls quatre pilotes étaient Héros de l’Union Soviétique, en plus de Roland de la Poype, il y avait Marcel Albert, Marcel Lefevre et Marcel André. Tous disparus.
C’était un homme d’une grande courtoisie, de grande culture. L’un des Compagnons de la Libération les plus décorés. Grand Croix de la légion d’Honneur, Croix de Guerre 39/45 avec 12 citations.
Roland de la Poype avait créé une entreprise d’emballages qui fut une réussite En 1970 il avait également créé le Marineland d’Antibes.
En Hommage à cet homme que j’ai croisé plusieurs fois et qui m’a fait l’honneur de m’inviter chez lui pour de passionnantes conversations, ces quelques lignes sur mon site.
Michel Polacco.
Texte de Wikipedia :
À peine âgé de 19 ans, en août 1939, il s’engage comme élève-pilote pour décrocher son brevet en mars 1940, peu avant la ruée allemande de la campagne de France. Il réussit avec ses camarades de l’école de chasse d’Étampes à rejoindre Saint-Jean-de-Luz au pays basque pour s’embarquer pour l’Angleterre.
Après un passage en Afrique équatoriale française entre juillet 1940 et janvier 1941 avec les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL), il intègre en Angleterre le ‘ squadron 602 « city of Glasgow » ‘ de Supermarine Spitfire de la Royal Air Force (RAF) avec le grade de sergent. Preuve de ses qualités, le chef du squadron britannique, l’as irlandais aux 23 victoires ‘Paddy’ Finucane, le choisit comme équipier.
Apprenant la formation d’un groupe de volontaires français pour le front soviétique, le jeune pilote s’inscrit au G.C.3 du Groupe de chasse Normandie-Niemen et fait partie du 1er contingent de pilotes qui débarquent à Ivanovo en Russie le28 novembre 1942. Il obtient sa première victoire homologuée en Russie, sa deuxième de la guerre, le 31 août 1943 sur un stuka, ouvrant ainsi un palmarès qui comptera au total 16 victoires confirmées, obtenues pour beaucoup en tandem avec son complice du groupe Normandie, Marcel Albert.
Présent en Union soviétique jusqu’au 20 juin 1945, « le marquis » ou « Pohype » comme le surnommaient ses camarades devient attaché de l’air en Belgique puis en Yougoslavie avant de quitter l’armée en 1947 à seulement 27 ans, auréolé des titres de héros de l’Union soviétique et de compagnon de la Libération.
et
Communiqué de Monsieur Kader Arif
Ministre délégué auprès du ministre de la Défense,
chargé des Anciens combattants
C’est avec une profonde émotion que Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, a appris la disparition de Roland de la Poype à l’âge de 92 ans.
La France porte aujourd’hui le deuil de ce compagnon de la Libération qui n’eut de cesse de mettre son courage, sa ténacité et son adresse au service de la liberté et de la démocratie.
Fils d’un colonel de réserve qui est tué à l’ennemi en mai 1940, Roland de la Poype s’engage le 5 décembre 1939, pour la durée de la guerre, au bataillon de l’air 131 du Mans. Affecté comme élève pilote à l’école élémentaire de pilotage d’Angers, il est promu caporal et breveté pilote en février 1940. Répondant à l’appel du 18 juin du général de Gaulle, il rallie l’Angleterre le 24 juin en embarquant clandestinement sur l’Ettrick, un bateau polonais. Arrivé à Plymouth, il rejoint les Forces aériennes françaises libres.
De Dakar à la campagne du Gabon, où il sert en qualité de mitrailleur du groupe réservé de bombardement n° 1, puis au sein du Squadron 602 au sud de Londres où il escorte les bombardiers dans leurs missions, il connait ses premières victoire aériennes en 1942 avant de rejoindre le groupe de chasse n°3 « Normandie » qui doit se constituer au Moyen-Orient avant de partir pour la Russie. Sous-lieutenant, pilote chef de patrouille, à bord de son Yak de fabrication soviétique, puis commandant en second de la 1ère escadrille du groupe de chasse n°3 « Normandie » dès octobre 1943, Roland de la Poype se distinguera pendant les opérations d’Orel, de Briansk, d’Ielna, de Smolensk, de Vitebsk, d’Orcha, de Borissov, de Minsk et bien sûr du Niemen, contribuant ainsi à rendre à la France sa dignité avant même qu’elle ne recouvre la liberté. La guerre terminée, fait « héros de l’Union soviétique » et portant ses galons de capitaine, Roland de la Poype arrive au Bourget le 20 juin 1945. Comme tous les autres pilotes survivants du régiment, en raison de sa conduite au combat et totalisant 1 200 heures de vol, il est autorisé par Staline à ramener son Yak sur le territoire français.
Il quitte l’armée en 1947.
S’en suit une carrière civile extraordinaire dans laquelle le commandant de réserve Roland de la Poype brille par son ingéniosité, sa modernité, son goût de l’innovation, du partage et son indéfectible détermination à servir ses concitoyens.
Membre du conseil de l’Ordre de la Libération depuis 2002, Roland de la Poype était grand croix de la Légion d’honneur et titulaire, entre autres, de la Croix de guerre 1939-1945 avec 12 citations.
Kader Arif rend hommage à son engagement d’exception qui fit l’honneur de la France et continuera d’habiter les mémoires.
A la famille et aux proches de Roland de la Poype, le ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, adresse ses plus sincères condoléances.