Airbus 2001
18 janvier 2002 / Chroniques du cielCette semaine, Airbus faisait son bilan, et annonçait ses perspectives. Le bilan 2001 reste plutôt bon malgré la crise et les événements du 11 septembre, 325 avions livrés, 274 avions commandés ferme en tenant compte de 101 annulations et un carnet de commande de plus de 1575 appareils, c’est à dire du travail pour 5 ans assuré.
Mais pour faire face à la crise, Airbus réduit la charge de travail dans ses usines en Angleterre, en Allemagne en France et en Espagne. Sans licencier, l’équivalent de 6000 emplois sera économisé sur les heures supplémentaires, la suppression de CDD, le chômage technique, les départs en retraite non remplacés, etc.
Moindre mal, même si c’est douloureux, quand on sait que Boeing a supprimé 30000 postes, la méthode américaine de gestion flexible est bien différente des méthodes européennes.
Mais cela tient aussi peut être au fait qu’Airbus est maintenant une société à part entière, française, dont le siège est à Toulouse, une société qui possède des filiales en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, une société qui est devenue l’employeur et le propriétaire des personnels et infrastructures appartenant autrefois aux différentes sociétés nationales.
Airbus est donc maintenant une jeune société cohérente qui avec 45000 emplois doit faire face à son concurrent Boeing, 65000 emplois en termes comparés. Une productivité qu’Airbus utilisera pour devenir clairement avec son futur A 380 le premier constructeur mondial.
En attendant, 2002 sera dure en terme de commandes : 300 environ prévues au total pour les deux constructeurs, en gros la moitié de 2001 et le quart de 2000.
Et justement, en parlant d’avenir, l’A 380 avec une centaine de commandes fermes à ce jour, nécessite la création d’un parcours routier pour acheminer ailes et fuselage jusqu’à Toulouse. Cet itinéraire à grand gabarit entre Bordeaux et Toulouse coûtera 150 millions d’Euros à Airbus, et permettra le passage de convois nocturnes au plus hebdomadaires par la route nationale juste réaménagée mais sur laquelle aucun trafic supplémentaire ne sera possible.
De même un gigantesque pôle industriel est en cours de développement au Nord Ouest de l’aéroport de Toulouse : « Aéroconstellation » est constitué autour de Blagnac, 3000 emplois, un métro, un lycée, 3000 logements.
Grâce à l’aviation Toulouse se développe sérieusement et sans doute cela l’aidera à surmonter les effets douloureux de sa catastrophe du 21 septembre dernier.
Vous pouvez retrouver chronique du ciel chaque mois dans la revue Info Pilotes de la FNA.