Armes chimiques
4 mai 1997 / Chroniques du cielPour la première fois dans
l’histoire, une arme de terreur va peut-être
disparaître. Mardi cette semaine, la convention
d’interdiction des armes chimiques est entrée en
vigueur, officiellement.
En 2007 toutes les armes chimiques
devraient avoir disparu de la surface du globe.
Evidemment, il restera nécessaire de
contrôler les pays récalcitrants. Toujours est-il que
la convention de Paris, de Janvier 93 a été signée par
165 pays, sur 185 représentés à l’ONU.
En 1993 on avait encore en tête les
craintes engendrées par le potentiel militaire Irakien
durant la guerre du golfe. On sait aujourd’hui que
les Irakiens n’ont pas utilisé leur gaz de combat
parce que les conditions météorologiques et tactiques
n’étaient quasiment jamais réunies, que les
missiles Scud chimiques n’étaient pas au point, et
que les Irakiens craignaient aussi de déchaîner la
colère américaine.
Les armes chimiques, les Français en
ont un bien mauvais souvenir. Les gaz de combat,
développés grâce aux technologies du début du siècle
sont à l’origine de dizaine de milliers de morts ou
de grands mutilés de la guerre de 14-18. Entre deux
guerres, leur usage a été réglementé, et curieusement
en 39-45 elles n’ont été que peu utilisées en
Asie, et pas en Europe, sauf dans les camps
d’extermination bien sûr, mais ce n’était
plus du combat, mais un génocide.
Pendant la guerre froide, Américains
et Soviétiques, surtout, ont fait des recherches
savantes et développé d’énormes stocks. Des
stocks faramineux, notamment en ex- Union Soviétique,
qui réclame une aide occidentale pour les détruire.
Après guerre, l’usage des armes
chimiques est resté rare, mais on se souvient que Saddam
HUSSEIN s’en est servi à outrance contre
l’Iran et contre ses propres opposants au Nord et au
Sud de l’Irak.
Quelques pays comme la Libye, la
Corée du Nord mais aussi l’Egypte, la Syrie ont
construit des usines pour produire ces armes qualifiées
de système de dissuasion du pauvres, certains n’ont
pas signé la convention.
Mais tous les pays signataires se sont
engagés à ne plus produire, stocker ou vendre, et bien
sûr utiliser, la moindre arme chimique.
La surveillance des pays qui trichent
sera difficile à faire par les instances crées pour
l’occasion. Bien sûr, le risque terroriste
demeurera sans doute encore longtemps.
Aucun traité ne permet de
désinventer les produits chimiques dangereux dont
certains sont du reste fort utile pour d’autres
usages pacifiques.