Aviation en péril !
17 novembre 2000 / Chroniques du cielLa grogne monte sensiblement chez les pilotes qui n’appartiennent pas aux grosses compagnies aériennes.
La mise en application de règles européennes, calquées sur des textes américains, mais en plus pesant et complexe, avait inquiété jusqu’en juillet 1999, date d’application. Maintenant le mal est avéré, estiment nombre d’écoles, associations et fédérations, d’autant plus que l’interprétation française des textes à maxima, par la DGAC, la direction de l’aviation civile, dépossède nombre de pilotes ou d’écoles et de formateurs de leurs droits antérieurs ou prérogatives.
C’est le cas des pilotes qualifiés pour le vol aux instruments sur avion monomoteur… Cet effort coûteux de compétence est puni, ils doivent repasser leur examen au complet chaque année, comme si nous, nous devions tous les ans repasser tout notre permis de conduire. Jusqu’ici un sérieux contrôle annuel était suffisant. Mais, incohérence, les pratiquants sur multi-moteurs sont épargnés.
Les nouveaux élèves apprennent sur des documents anciens et inadaptés, des textes plus abscons que le journal officiel, et l’interprétation change tous les mois, pas facile dans ces conditions de se présenter aux examens, examens où du reste les droits traditionnels de l’étudiant ne sont pas respectés : pas d’annales, pas le droit de conserver ses brouillons, et donc impossibilité pour les enseignants de vérifier les lacunes de leurs élèves.
Dur pour les pilotes, pire pour les futurs pilotes, et pire encore pour les instructeurs et les professionnels. Pilotes de ligne quasiment éjectés de l’aviation légère, ou ils apportaient leur expérience, sauf à être très assidus, ou à trouver des testeurs quasi inexistants.
Quant aux instructeurs des aéro-clubs et de petites sociétés ils doivent retourner à la communale, auditeurs obligés à une lecture accompagnée du sommaire illisible de la nouvelle réglementation, perte de leurs prérogatives d’exercice dans d’autres régions aéronautiques, avec des règles du reste variables, alors que les nouvelles licences sont censées être valable dans toute l’Europe, et pire, la plupart d’entre eux ne pouvant plus pratiquer de tests de délivrance de brevets, ce qu’ils font gratuitement depuis toujours au nom de l’Administration, qui d’un côté les emploie sans garantie ni assurance et de l’autre les traite en incapables.
Tout cela est bien injuste et pénalisant pour les petites écoles comme la fermeture inexorable de nombre de terrains d’aviation comme Sallanches, Fréjus, et qui sait bientôt Annecy ?
Vous pouvez retrouver cette chronique sur Internet et chaque mois dans la revue Info Pilote de la Fédération Nationale Aéronautique