Avions de Combat
22 juin 1997 /Pour la première fois cette
année au Bourget, ce ne sont pas les avions de combat qui ont eu
la vedette.
Pas qu’on ne les ait pas
remarqués, car ils font du bruit ou de belles démonstrations,
mais on n’a pas vu d’avions nouveaux ou vraiment
nouveaux, même si le Rafale ou l’Eurofighter sont des
prototypes, comme le Su-32.
Mais rien ne vas plus dans le
monde des avions militaires. C’est la faute de la paix et
surtout de l’absence de menaces à moyen terme.
Les américains n’ont pas
remontré leur bombardier B2 ou le F117 invisible, ils n’ont
même pas présenté leur prototype F22 qui tarde à faire son
premier vol, ni la dernière version du F18. Les Saab suédois
n’étaient pas là et il n’était même pas question du
transporteur Hercule de deuxième génération. Quant au futur
avion de transport Tactique Européen, l’ATF, il reste Ã
l’état de projet et les gouvernements concernés ont donné
jusqu’en 1999 aux constructeurs pour en trouver eux-mêmes
le financement.
En plus du calme stratégique,
il y a les difficultés techniques ou financières que
rencontrent les industriels ou les gouvernements. Aucun avion
dans le monde ne respecte son calendrier initial et son budget
d’origine. Le F22 américain a semble t-il des difficultés
techniques, comme en a rencontré l’Eurofighter britannique,
allemand, italien et espagnol, pour les Su-32 et Mig 35 les
Russes manquent d’argent.
Les budgets de défense dans
l’ensemble des pays ont fortement diminué et les programmes
d’avions militaires sont extrêmement chers.
Dans ce paysage, l’avion
de transport rénové Hercule américain est assuré de voir le
jour, ce qui n’est pas le cas de l’ATF Européen. Et le
Rafale dont le programme sur le plan technique se déroule très
bien, est moins menacé que son concurrent l’Eurofighter
soumis aux difficultés que traverse l’Allemagne.
De tout cela il ressort que
l’ensemble des industriels regarde l’avenir avec
inquiétude.
Et c’est d’autant
plus grave que les américains entretiennent toujours une
certaine course à la technologie, que les autres pays doivent
suivre pour être concurrentiels et que les bureaux
d’études sont extrêmement coûteux à entretenir.
C’est un véritable défi
que de concilier l’évolution des performances avec la
réduction des budgets alloués.
Le processus de reconversion
des industries du militaire vers le civil n’est pas achevé.