Biréacteurs sur l’Océan
13 décembre 1998 / Chroniques du cielDans le passé, on ne survolait les océans qu’avec des
avions munis de nombreux moteurs, pareil pour les hydravions. Jusque dans les années 70,
les Jet transcontinentaux, Boeing 707 et Douglas DC 8 étaient des quadriréacteurs. C’est
aussi le cas de Concorde.
Mais la fiabilité des moteurs a tellement progressé que
petit à petit on s’est permis d’économiser sur leur nombre. Le Loockeed Tristar, le
Douglas DC 10 et son successeur le MD 11, qui furent les premiers concurrents du Boeing
747 géant quadriréacteur n’en ont que 3.
Dans les années 80 Airbus et Boeing ont sauté le pas. La
réglementation a suivi, permettant aux Boeing 767 et aux Airbus A 310 de traverser
l’Atlantique. Procédure maintenant courante, y compris avec les nouveaux Airbus A 330 ou
Boeing 777, capables aussi de traverser le Pacifique.
Et pourtant, le biréacteur n’est pas la panacée. Du reste,
l’Airbus 340 a 4 moteurs et il se vend très bien. En effet, on doit toujours prévoir la
panne et pour autoriser un biréacteur à traverser l’océan on l’oblige à disposer de
nombreux systèmes redondants, alimentation électrique, alarmes, et surtout à s’assurer
que sur son parcours, des aérodromes d’accueil sont accessibles en moins de 2 ou 3 heures
de vol avec un seul moteur en fonctionnement.
Car en panne d’un de ses moteurs, un biréacteur est presque
toujours obligé de se dérouter. Les tri ou les quadriréacteurs, eux, peuvent continuer
leur route sereinement.
Cela explique décollages retardés et passagers en attente
malgré un très beau temps au départ et à l’arrivée, cela tant que la météo n’est
pas suffisamment favorable sur les terrains potentiels de déroutement.
En plus, il a fallu réactiver des aérodromes exotiques
dans le grand nord, qu’il faut obliger à rester ouverts pour le cas où
cas qui se
produit extrêmement rarement. Mais c’est très coûteux pour les compagnies. Coûteux
aussi le fait que les biréacteurs devant toujours se trouver à moins de deux ou trois
heures de vol de ces terrains, ils doivent emprunter des routes plus longues que la route
directe.
Ainsi, pour des raisons de sécurité évidentes mais
coûteuses, les biréacteurs n’ont pas conquis l’ensemble du marché, alors qu’à l’achat
et à l’entretien, moins les avions ont de moteurs et moins ils coûtent chers.