Chroniques du ciel
28 septembre 1997 / Chroniques du cielLes pilotes de ligne allemands
réclament l’installation d’appareils anticollision sur les
avions qui survolent l’Afrique. Cette petite dépêche passée
inaperçue, suivait la catastrophe qui s’est produite au large de
la Namibie il y a 15 jours, la collision entre un Tupolev 154 de
l’armée allemande et un cargo C-141 de l’armée américaine.
Vingt- quatre personnes ont alors péri.
Il est vrai qu’aux Etats-Unis
tous les avions de ligne, américains ou étrangers, doivent
être équipés depuis cinq ans d’un appareil,
le T-Cas, petit instrument qui détecte les risques de collisions
et propose des solutions cohérentes aux pilotes. Pourtant, aux
Etats-Unis, le contrôle du ciel est performant et les
contrôleurs nombreux et compétents. Mais c’est un
"plus" qui va dans le sens de la sécurité. Quelques
rares incidents en ont déjà montré l’utilité.
En Europe, seuls les avions appelés
à survoler les Etats-Unis sont équipés du T-Cas. Par
force. Mais la réglementation ne rendra cet avertisseur
obligatoire qu’au début du prochain siècle. En Europe aussi le
système de contrôle aérien est performant, mais il y a chaque
année des dizaines de "quasi-collisions", ou
"Air-Miss", là aussi donc, le T-Cas pourrait être
utile.
Il est vrai que les contrôleurs du ciel
n’aiment pas beaucoup l’idée que des pilotes puissent effectuer
des manuvres intempestives sans leur accord, ils craignent
que cela ajoute de l’insécurité. Mais la troisième
génération de ces appareils est au point. On peut donc
s’étonner que l’Europe ne se dépêche pas de les mettre en
service, en attendant les futurs systèmes de localisation et de
transmissions de données par satellite.
En revanche, dans de nombreuses régions du
monde, en Afrique notamment, le contrôle aérien est parfois
rustique voire inexistant. Peu ou pas de radars, et les rares
centres de contrôles espacent les avions uniquement sur la base
des indications transmises par les pilotes. Le danger est plus
grand, à tel point qu’une fréquence spéciale est utilisée par
les pilotes pour s’informer mutuellement de leurs positions.
Les pilotes de lignes allemands ont
donc raison, si l’on veut vraiment chasser les dernières sources
d’accidents qui se produisent dans le monde, il ne faut négliger
aucun outil et les autorités, notamment en Afrique, devraient
imposer d’urgence le T-Cas, même si pour les compagnies cela
représente une dépense supplémentaire.