De l’école de pilotage à l’A380 – Claude Lelaie
14 octobre 2014 / AviationDans son ouvrage, Claude Lelaie, ancien patron des essais en vol d’EADS  (ex Aérospatiale/Airbus) et devenue Société Airbus, compare le pilotage d’un petit monomoteur à celui de ce gros paquebot des airs.
Pourquoi pas ? Piloter reste piloter, et les manÅ“uvres sont les mêmes, même si le poids et la taille de l’avion, ses performances et son inertie sont différents. Comme sa mission, en général.
Mais les avions modernes sont bien construits et volent bien. Les systèmes sont complexes et sans doute ce qui est le plus rebutant pour un novice de ce genre de machine. Mais tout s’apprend. Il y a des « pilotes privés » de jets, jusqu’au Boeing 707 ou 767 (comme John Travolta, et bien d’autres ….) et moi-même je fus qualifié sur Falcon 10/100, un petit jet d’affaires très performant ! Et j’en connais d’autres, très brillants et plus expérimentés que nombre de pilotes de ligne ou pilotes militaires de transport.
Claude Lelaie en profite pour expliquer que les premières heures de vol, l’apprentissage, sont primordiaux. L’instruction de base « est la base ». Les réflexes acquis resteront pour toute la vie…. et particulièrement en cas de difficulté … Surtout si on poursuit et entretient son entraînement.
Il a bien raison. (incidente discrète au Vol AF 447 et au comportement du pilote aux commandes).
Et j’ajoute : Quelle peine de voir que de nos jours, les pilotes « Ab Initio » sortent brevetés de leur école, la plupart du temps avec juste 10 heures de vol seul à bord. Les seules (obligatoires) qu’ils auront connues de leur vie dans certains cas !
Et pire, dans certaines écoles, les vols « solo » s’effectuent à deux élèves à bord, sans instructeur. Ce qui veut dire parfois moins de 10 heures de véritable situation de responsabilité et de vrai commandant de bord, en posture de prendre des décisions !
Claude Lelaie estime que les réflexes acquis doivent être entretenus, en particulier la gestion des positions ou situations inusuelles. pas seulement dans un simulateur de vol. L’aviation générale, la voltige, le vol à voile, (planeur) le vol en montagne sont des occasions de s’entraîner et de progresser.
Voilà qui est bien vrai.
De même dans les compagnies, les listes de « séniorité » sont en contradiction avec l’avancement à la « performance ». Passer des petits avions d’une filiale, aux gros de la « major » serait plus sain que débuter à droite d’un 777 pour attendre 15 ans avant de passer à gauche (CDB) sans avoir véritablement connu l’aviation plus vache et plus éprouvante sur les lignes d’affaires, régionales etc….
Bons vols à Claude Lelaie sur son petit Mono TB 20 ….
A lire. A retenir. Ne pas oublier de s’en inspirer ! Â Michel Polacco