Drônes
16 février 1999 / Chroniques du ciel
Les Drones sont de petits
avions sans pilote. On en a entendu parler pendant la
guerre du Golfe, et plus discrètement en Bosnie.
Les Américains en ont
envoyé une quinzaine à proximité du territoire
bosniaque et les Français une douzaine, essentiellement
pour des missions de surveillance. Les Drones en effet
s’ils ne sont pas rapides, sont assez discrets, ils
peuvent voler très bas et sont assez peu vulnérables.
Leur coût est faible comparé à celui d’un avion
de combat et en cas de perte, on ne perd que du
matériel, on ne perd pas de pilote, on ne risque pas de
prisonnier.
Lors d’un colloque
organisé dernièrement au Sénat, le Colonel Frère de
l’Etat Major de l’Armée de Terre a révélé
que les 12 drones  » Pivert  » de
l’Aérospatiale dépêchés en Bosnie avaient pour
mission avec des caméras de surveiller
l’application des accords de paix signés entre
Musulmans, Serbes et Croates de Bosnie.
Ils devaient contrôler les
armements lourds que les belligérants s’étaient
engagés à regrouper en des points précis. Leur
autonomie de près de 400 km leur a permis de surveiller
une zone de près de 30 000 KM carré. 97 % des missions
ont pu être exploitées. 130 000 clichés ont été
ramenés, dont 4200 ont constitué des preuves
démontrant le respect ou la violation des accords de
paix. Des avions qui auraient volé à 100 mètres du sol
sous la couche nuageuse auraient pris des risques
importants, d’où l’intérêt des Drones.
Néanmoins, deux appareils ont été perdus,
l’expérience montre que la programmation de la
navigation dans les zones où il y a du relief requiert
une grande technicité. De leur côté, les Américains
ont perdu trois Drones  » Predator «Â
victimes du même problème.
Les missions ont permis
d’identifier plusieurs fois des
 » leurres  » qui avaient été
disposés dans des points de regroupement de matériel.
Les caméras des Drones ont ensuite permis de retrouver
les armes véritables qui avaient été camouflées, dans
des dépôts de ferrailles. Bien sûr cela a permis aux
forces de l’ONU et aux diplomates d’intervenir
pour maintenir la paix.
Si les satellites font des
miracles, pour bien moins cher, dans certains cas, les
petits avions sans pilote font des merveilles.