Générale Valérie André
9 mai 1999 / Chroniques du cielC’est une femme discrète dont on
parle peu, pourtant, elle a fait une brillante carrière dans l’armée française à la
fois comme médecin et pilote.
Valérie André est la première
femme ayant accédé au grade de général dans l’armée française. Elle s’était
passionnée pour l’aviation dès l’âge de 13 ans, en 1935. Mais l’aviation populaire Ã
l’époque n’offrait l’apprentissage gratuit du pilotage qu’aux garçons. En 1939, elle
s’inscrit à l’aéro-club de Strasbourg et vole sur Potez. Après guerre, c’est le vol Ã
voile et la fin de ses études de médecine, spécialité : l’aéronautique.
Valérie André s’engage dans
l’armée et part en Indochine où on a besoin de médecins, elle devient rapidement
médecin parachutiste militaire.
Sa belle carrière est racontée en
détail dans la revue de l’Association Nationale des Sous Officiers de l’Armée de l’Air.
Air Ansaroa. Claude Courrot y raconte que dés mai 1950, Valérie André quitte
provisoirement l’Indochine pour participer au premier stage de pilote d’hélicoptère sur
Hiller 350. Son instructeur, le capitaine Santini, est quasiment le seul à l’époque.
A partir de là Valérie André
devient un personnage unique dans l’armée française engagée en Indochine. Les
hélicoptères ne peuvent pas transporter beaucoup de charge, alors médecin et pilote,
pouvant transporter deux blessés à la fois, elle accumule des dizaines de missions
dangereuses de sauvetage.
C’est elle qui a donné Ã
l’hélicoptère sa première utilité opérationnelle dans l’histoire.
Après l’Indochine, en Algérie elle
pilote Alouettes et Sikorski. Colonelle en 1970, elle est nommée Générale en 1976,
c’est une première, et achève sa carrière avec 3 étoiles en 1981, directrice du
service de santé de la deuxième région aérienne.
Aujourd’hui, les femmes commencent Ã
avoir une place dans l’Armée, non plus seulement à des postes de soutien, mais dans les
forces opérationnelles : hélicoptère, avion, dans le transport aérien militaire, dans
l’aviation légère de l’Armée de Terre et très bientôt dans la chasse.
Une autre femme, la générale
Giaccometti a été nommée l’année dernière et exerce sur la base de Tours.
Mais, il était bien de rappeler que
nous avons toujours parmi nous cette étonnante pionnière, qui allait sauver des malades
en sautant en parachute puis en pilotant des hélicoptères.
Le dernier numéro de la Revue Aéro
France de l’Aéro-club de France rend aussi hommage ce mois-ci à la Général Valérie
André.