La protection des avions de ligne
15 décembre 2002 / Chroniques du cielComment protéger les avions de ligne contre les tirs missiles ? La question est clairement posée après l’attaque dont a été victime, un Boeing 757 de la compagnie israélienne Arkia, à la fin du mois dernier, au décollage de Mombassa au Kenya. Les solutions sont complexes, mais la parade existe comme l’explique Bernard Bombeau du Magazine Air et Cosmos.
«Il existe en gros deux sortes de systèmes développés par les militaires mais transposables à des avions civils, Le premier, c’est un système à base de cartouches, de leurres thermiques que l’on envoie, un peu comme un grand feu d’artifice autour de l’avion. Ces sources de chaleur ont pour objet d’éloigner le missile de sa cible, je dirai que c’est sans doute, le système le plus efficace. Le 2e système est un brouilleur infrarouge. Il va devoir leurrer le missile qui est lui même diriger par de l’infrarouge. Il va affoler le missile qui ne va plus retrouver sa cible. Le seul problème, c’est qu’on ne connaît pas ensuite la direction du missile.»
C’est ce deuxième type de système qui équipe de nombreux avions militaires et certains appareils civils comme « Air Force One », le 747 du président des Etats-Unis et l’avion de la reine d’Angleterre, Elisabeth II. Il est fort probable que l’appareil d’Arkia en était également doté, tout comme l’ensemble de la flotte d’El AL. Il faut savoir que ce n’est pas la première fois, qu’un avion civil israélien est la cible d’un missile. La revue américaine Aviation Week avait affirmé, il y a 10 ans que tous les avions de la compagnie israélienne étaient équipés de systèmes anti-missiles installés après une attaque manquée contre un de ses avions dans le milieu des années 70. Mais les deux systèmes ont leurs limites. Les leurres thermiques ne sont efficaces qu’avec des missiles légers tirés du sol et doivent être associés à des détecteurs de départ de missiles. De plus, le feu d’artifice qu’ils provoquent autour de l’avion risque d’entraîner une panique des passagers. Quant aux brouilleurs infrarouges, ils ne sont fiables que si le principe de guidage du missile reste simple. En fait, plus le missile est sophistiqué et intelligent, plus il est difficile de le leurrer. Ces systèmes sont techniquement adaptables aux avions civils. Se pose après la question du coût et la volonté politique. Selon les experts, le prix à payer pour équiper un avion civil d’un système de ce genre est d’environ deux millions de dollars.
TELEGRAMMES:
«L’Odyssée Apollo». C’est le thème de l’exposition qui se tient au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget jusqu’au 31 décembre prochain. Sur près de 40 panneaux, l’exposition vous présente les plus beaux paysages lunaires explorés par l’homme entre 1969 et 1972 ainsi que de nombreuses scènes de marches lunaires inoubliables.
L’exposition est réalisée par l’association Apollo 25.
Sur les neuf premiers mois de l’année 2002, EADS a enregistré des facturations en recul de 3 % et un résultat opérationnel en baisse de 10 %. L’objectif d’une marge opérationnelle de 10 % à l’horizon 2004 est donc reporté. Ces difficultés sont notamment dues aux reports de commandes d’appareils Airbus par les compagnies aériennes et au réajustement des dépenses militaires en Allemagne, occasionnant des retards sur l’A400M. Les prochains mois seront donc déterminants pour l’évaluation de l’ampleur du ralentissement dans l’aéronautique civile.
L’Office national d’études et recherches aérospatiales (Onera) a inauguré le 10 décembre dernier à Lille le banc catapulte B20. Le laboratoire, qui teste les conditions d’approche des aéroports des avions, a utilisé une maquette de l’Airbus A3XX, qui a été observé par une série de caméras et d’appareils de mesure. Les chercheurs s’intéressent en particulier au sillage des avions de ligne et devraient vérifier l’hypothèse selon laquelle quatre tourbillons parallèles se détruiraient plus vite que deux, du fait de l’interaction mutuelle. Les équipements du laboratoire lillois auront coûté 8 millions d’euros.