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LE VOL ANIMAL

16 mars 2000 / Chroniques du ciel


De tout temps, l’homme a voulu comprendre ou imiter les oiseaux.

C’est une longue histoire que celle du vol, et ce n’est que tout récemment que les humains ont trouvé le moyen pour se déplacer, eux aussi, dans l’atmosphère.
Jean Carpentier, Ingénieur Général de l’armement en poste au Centre des Hautes Etudes de l’Armement a publié dans le dernier numéro de la revue scientifique et technique de la Défense, un article très complet sur l’histoire du vol animal, ce qu’on en sait et sur l’influence qu’il a pu avoir dans le développement de l’aviation.

Chez les premiers hommes, voler, était un rêve, un rêve si inaccessible qu’il est entré dans la mythologie grecque. C’est seulement au XV ème siècle que Léonard de Vinci publiait des études modernes, ne s’inspirant pas obligatoirement du vol animal, pour envisager la conquête du ciel.

En 1680, le savant Giovanni Alfonso Borelli démontra que les muscles pectoraux des oiseaux avaient une part si importante dans leur capacité à voler que la transposition à l’homme était inconcevable.

Entre 1890 et 1900, après Otto Lilienthal et Clément Ader, on avait compris que la transposition du vol animal, par exemple pour dessiner des ailes d’avion, était une impasse.
L’homme s’est évadé de cette voie d’imitation de la nature : il avait compris que chez l’oiseau les ailes combinaient la sustentation et la propulsion, les machines inventées par l’homme devaient séparer ces deux fonctions, les ailes pour la sustentation, l’aérodynamique, les moteurs pour la propulsion.

Tout cela compris, l’aviation s’est développée comme on sait, mais quelques savants continuent à étudier le vol animal : par exemple le vol parachutal de certains écureuils qui savent planer en chutant, le vol plané des buses qui sans battement d’ailes peuvent tourner des heures en guettant leur proie, et le vol classique des oiseaux, le vol battu, avec toutes ses variantes selon qu’on parle de la mésange, du colibri ou du cygne, les uns battant très vite des ailes, les autres très lentement, certains d’entre eux volant à 80 km/h comme les pétrels ou atteignant 200 km/h comme les martinets.
Comme le notait le français Etienne Jules Marey en 1889, « l’oiseau vole, donc l’homme volera » était une mauvaise formule. Jusqu’ici, l’homme ne sait voler qu’avec des machines ou brièvement avec des parachutes. Qui sait ce que réserve l’avenir ?
Revue Scientifique et Technique de la Défense, N° 47. 2000-1 Seconde partie.
DGA-CHEAR. Centre des Hautes Etudes de l’Armement. 26 Boulevard Victor. 00460. Paris Armées.