Livres du ciel (rediff du 3/02/2002)
30 août 2002 / Chroniques du cielPour ceux qui aiment le ciel et l’aventure, la lecture est un formidable moyen. Ainsi deux livres que j’ai aimé la saison dernière.
Avec le premier, écrit par le docteur Jean Louis Etienne, juste remis de son dernier périple autour du pôle, j’ai fait le tour du Spitzberg et suis resté tout un hiver bloqué dans les glaces à écouter, c’est le titre de son livre : « La complainte de l’Ours ». Dans cet ouvrage publié chez Jean Claude Lattès, Jean Louis Etienne nous guide avec son bateau et son équipage jusqu’à cet archipel très au Nord de la Norvège. Il nous le fait découvrir de l’intérieur à travers quelques autochtones et leurs coutumes. Il nous fait ressentir ce monde tout blanc et ses ours qui n’ont pas la tendresse des nounours de notre enfance. Dans l’une de ses quinze chroniques nous retrouvons les traces de l’expédition Andrée, équipe d’explorateurs partis en ballon en 1896 et qui furent perdus corps et biens.
Un an de navigation ou de vie bloquée dans les glaces quand s’est reformé la banquise, un an d’observation et de rêve, avec ce livre en quelques heures j’ai fait un beau voyage. Par son style il se place aux cotés des aventures de Jonathan le Goéland, du Petit Prince de Saint-Exupéry ou des récits de Jean Loup Chrétien au retour de sa dernière promenade dans l’espace.
Autre aventure dans mes lectures, avec Dorine Bourneton, qui a publié au printemps son premier livre chez Robert Laffont. Dorine petite fille passionnée d’aviation et qui à 16 ans, seule rescapée d’un accident d’aviation, va se battre pour devenir pilote malgré le handicap qui la fixe dans un fauteuil. Dans ce récit plein d’émotion, « la couleur préférée de ma mère », elle nous raconte sa jeunesse et tous les rêves brisés par son accident et puis cette formidable envie de voler, puisqu’elle ne pouvait plus marcher. Envie de voler à l’origine de son combat pour les pilotes handicapés dont j’ai eu l’occasion de parler dans Chroniques du Ciel l’an passé. Le rêve de Dorine est qu’on reconnaisse aux pilotes handicapés le droit de faire de leur passion un métier, par exemple instructeur sur des avions légers, ce que la réglementation ne permet pas en France. Un beau combat pour la jeune présidente de la commission des handicapés de l’aéro-club de France.
Vous pouvez retrouver cette chronique chaque mois dans la revue Info-Pilote de la Fédération Nationale Aéronautique