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Médecin à bord

23 mai 1999 / Chroniques du ciel


Médecin à bord
Date diffusion : 23 mai 1999
A tout instant, près
d’un million de passagers sont en vol à bord d’un avion. Eux
aussi ont parfois des problèmes de santé.
Selon une étude pilotée par l’Académie Nationale de l’Air et
de l’Espace, la fréquence des incidents médicaux survenant à bord est de l’ordre d’un
pour 50.000 passagers.
Moins de 5% de ces incidents ont une gravité reconnue. On
compterait un décès pour 3 à 4 millions de passagers transportés.
Avec la banalisation du transport aérien ces chiffres
progressent.
Les personnels de bord, hôtesses et stewards, reçoivent une
formation. Ils sont obligatoirement titulaires du certificat de sécurité et de
sauvetage, cela en conformité avec les règles de l’Organisation Internationale de
l’Aviation Civile. Ils savent donner les premiers secours, et sur décision du commandant
de bord, ils peuvent faire appel à un médecin se trouvant parmi les passagers.
Il y en a très souvent : dans plus de la moitié des vols. La
plupart du temps ils acceptent de se signaler.
Mais ces interventions de personnes étrangères aux compagnies
posent des problèmes de responsabilités civile ou pénale, même s’il y a eu
sollicitation du commandant de bord représentant de la compagnie, et même si se trouvent
à bord généralement deux mallettes de secours, dont l’une adaptée et destinée à
d’éventuels médecins.
Il est vrai aussi que la télé médecine se développe dans
l’aéronautique. Liaisons par radio, transmission de données, d’électrocardiogramme et
d’éléments d’aide au diagnostic permettant à un SAMU situé au sol de diriger une
intervention médicale et donc d’en assumer une certaine part de responsabilité.
Le vide juridique est un problème : on le voit avec le
dramatique accident, il y a 15 jours, sur un vol Air France reliant Paris à Dakar. Un
passager Sénégalais pris d’une crise de démence et qui était intervenu dans le poste
de pilotage a reçu une injection de tranquillisant par un médecin sollicité par
l’équipage. Lorsque l’avion, qui s’était dérouté, s’est posé à Bordeaux, le jeune
homme n’a pu être ranimé : accident cardiaque imprévisible.
Cette affaire se soldera par une procédure judiciaire. Mais il
ne faudrait pas qu’une jurisprudence, comme c’est semble-t-il le cas aux Etats Unis,
dissuade les médecins de se signaler et d’apporter leur aide, sachant que dans la plupart
des cas elle est extrêmement bénéfique.