ONERA
12 janvier 1997 / Chroniques du cielLa cité des sciences et de
l’industrie de la Villette rend hommage aux ingénieurs du
ciel. L’exposition s’achèvera en juin prochain et
d’ici là , elle affiche les travaux spectaculaires qui ont
été réalisés par les mille et quelques ingénieurs de
l’ONERA, l’Office National d’Etudes et de
Recherches Aérospatiales.
L’ONERA a été créé
en 1946 sur une décision de l’Assemblée Nationale
Constituante, qui pleine d’espoir, considérait que la
France pouvait encore nourrir l’ambition de se constituer
une aviation moderne. Au niveau de la recherche en France,
l’ONERA c’est un peu notre NASA.
Pendant près de 50 ans,
l’ONERA a travaillé dans le plus grand secret. Cela veut
dire d’un côté espion, de l’autre côté, sûreté du
territoire. Impossible d’y entrer sans montrer patte blanche
et d’y travailler sans afficher un pedigree à l’abri
de tout soupçon.
De célèbres agents
secrets comme OSS 117, nourrissaient leurs aventures autour des
sites de l’ONERA, qui sont encore sept aujourd’hui, Ã
Lille, Ã Chatillon, Ã Palaiseau, Ã Chalais-Meudon, Ã
Toulouse, à Salon de Provence, à Foga et à Modane.
On doit aux ingénieurs de
l’ONERA tous les calculs et essais en soufflerie pour
l’aéronautique, puis pour l’espace français,
qu’il soit civil ou militaire. Le premier avion français
qui a passé le mur du son était une maquette du MYSTERE 2 dans
une soufflerie de l’ONERA. Mais on y a soufflé aussi
Concorde et Ariane, le Mirage et le Rafale et même le TGV. On y
prépare le successeur de Concorde et bien d’autres projets
pour les constructeurs automobiles, le Gaz de France, etc…
On y travaille aussi sur
les robots.
L’exposition de la
Villette dédiée aux ingénieurs pour les 50 ans de l’ONERA
présente surtout des images, des films et des reconstitutions
ainsi que des démonstrations. Un véritable parcours qui permet
par exemple dans une chambre anéchoide de comparer la signature
radar d’un vieux B 52 Ã celle d’un moderne B2. Les
Américains doivent être surpris. Tout cela s’adresse à un
public de néophytes, c’est donc vulgarisé mais c’est
sérieux, plein de réalisme et de rêve, mis en scène par
François Cofinau, qui avait déjà sévi pour le pavillon de la
France à l’exposition de Séville.
Une visite donc à ne pas
manquer. Les ingénieurs du ciel à la Villette jusqu’en
juin.