Peur dans l’espace
14 septembre 1997 / Chroniques du cielDepuis 1960, plus de 300
hommes ou femmes différents sont allés dans le Cosmos.
Exclusivement grâce aux fusées Russes ou Américaines. Tous ces
engins sont très automatisés, et les possibilités
d’action des pilotes extrêmement réduites. On se souvient
du long combat des astronautes américains pour disposer
d’un hublot et de quelques possibilités de pilotage manuel
sur leur cabine Mercury.
Quatorze hommes et femmes
ont péri dans l’espace, et on peut dire qu’à chaque
fois, que ce soit avec la navette Challenger ou les vaisseaux
Apollo et Soyouz concernés, les pauvres victimes n’y
étaient pour rien et n’y pouvaient rien, dans cet univers
d’automatismes, de carburants explosifs et de vitesses et de
températures astronomiques.
Le seul puni de
l’Espace jusqu’ici, ce fut au Etats Unis en 1961, comme
nous l’a montré le film  » l’Etoffe des
Héros « .
Virgil Grissom avait paniqué pour s’extraire de sa capsule
Mercury retombée dans l’océan. La capsule avait été
perdue et l’astronaute, troisième américain de
l’espace, n’avait pas eu droit à la fête
traditionnelle.
Maintenant en Russie deux
hommes servent de boucs émissaires. Tsibliev et Lazoutkine, on
le sait, étaient en pilotage manuel lors de la collision entre
leur cargo Progress et la station Mir. Accident coûteux, il
aurait pu être dramatique, perçu comme un déshonneur pour la fière Russie.
Déclarés publiquement
responsables à leur retour sur Terre, leur prime de vol a été
réduite jusqu’à clôture de l’enquête.
Le docteur Kozlovskaïa,
une spécialiste Russe a pris leur défense. Elle explique
qu’après quatre mois dans l’espace, la perception de
la vitesse, des distances, de la symétrie change. De plus, si
lors de l’accostage les deux hommes étaient nerveux, le
directeur des vols, l’était encore plus, et à la radio il
n’a fait qu’ajouter au stress des cosmonaute pendant
cette phase délicate.
L’enquête en cours
s’achèvera fin septembre. Nous en verrons les conclusions.
Après tout ils n’ont percé qu’un peu de tôle sur
leur vieille station, dont on ne peut plus cacher la rustique
vétusté.
Toute la chaîne des
acteurs doit assumer, ingénieurs et techniciens aussi.
De grâce encore quelques
années de tolérance pour nos pionniers volontaires de
l’Espace !