Premiers pas sur la Lune
1 septembre 1999 / Textes et poèmesA l’occasion du 30ème anniversaire du premier pas de l’Homme sur la Lune
WASHINGTON (AP) — Et si la conquête de la Lune s’était mal passée, il y a presque 30 ans?
Le président Richard Nixon se tenait prêt à prononcer un discours en forme d’éloge funèbre au cas où Neil Armstrong et Edwin « Buzz » Aldrin ne seraient jamais revenus sur Terre.
Une allocution dont l’existence n’a été révélée que dernièrement (1999).
Un discours poignant avait été préparé pour Richard Nixon dans l’hypothèse où les deux premiers hommes sur la lune auraient été dans l’incapacité de regagner la Terre, se retrouvant condamnés à une mort certaine.
L’allocution faisait partie d’un mémorandum intitulé « En cas de catastrophe lunaire » daté du 18 juillet 1969, soit deux jours avant l’alunissage du module Eagle de Neil Armstrong et Buzz Aldrin. Le troisième homme de la mission Apollo-11, Michael Collins, se trouvait lui en orbite autour de la Lune dans le module de commande Columbia, qu’Armstrong et Aldrin devaient rejoindre à l’issue de leur séjour sur le satellite de la Terre.
Voici l’intégralité de ce bref discours:
« Le destin a voulu que les hommes qui sont allés explorer la Lune en paix y resteront pour reposer en paix. Ces hommes courageux, Neil Armstrong et Edwin Aldrin, savent qu’il n’y a pas d’espoir pour leur récupération. Mais ils savent aussi que leur sacrifice est porteur d’espoir pour l’humanité. Ces deux hommes sacrifient leur vie pour le dessein le plus noble de l’humanité : la recherche de la vérité et de la compréhension. Ils seront pleurés par leur famille et amis, par la nation, par le peuple du monde, et par la Terre qui a osé envoyé deux de ses fils dans l’inconnu. Par leur exploration, ils ont poussé les peuples de la Terre à se sentir un; par leur sacrifice, ils renforcent la fraternité entre les hommes. Jadis, les hommes regardaient les étoiles et voyaient leurs héros dans les constellations. Aujourd’hui, nous faisons la même chose, mais nos héros sont des hommes héroïques de chair et de sang. D’autres suivront et réussiront sûrement à rentrer. La quête de l’homme ne sera pas reniée. Mais ces hommes étaient les premiers et resteront les premiers dans nos coeurs. Parce que chaque être humain qui regardera la Lune dans les nuits à venir saura que des hommes sont pour toujours quelque part dans cet autre monde.
Le discours avait été écrit par William Safire. Ce collaborateur présidentiel, qui rédigeait à l’époque les allocutions de Nixon, est aujourd’hui chroniqueur au « New York Times ».
Le mémorandum qui contenait cet hommage s’est retrouvé aux Archives nationales américaines et son existence a été révélée par le « Los Angeles Times ».
En cas de tragédie, il recommandait au président Nixon d’appeler chacune des « futures veuves » avant de s’adresser à la nation. La NASA aurait ensuite rompu définitivement la communication avec les astronautes bloqués sur la Lune et un prêtre aurait « adopté la même procédure que pour des funérailles en mer », concluant avec un Notre-Père.
Fort heureusement, le scénario catastrophe n’eut pas lieu et Richard Nixon appela les hommes par téléphone pour les féliciter, alors que ceux-ci marchaient sur la Lune.
Au total, les astronautes d’Apollo-11 passèrent plus de 21 heures sur la Lune, un événement suivi par des millions de téléspectateurs dans le monde.
La rumeur a longtemps affirmé que Neil Armstrong et Buzz Aldrin portaient des capsules à absorber leur permettant de mettre fin à leurs jours en cas de retour impossible.
Référence : (par Calvin Woodward)