Rafale et Hawkeye français aux USA (2/4/18)
3 avril 2018 / Chroniques du cielDu 3 avril au 27 mai, 12 Rafale de l’aéronavale seront basés aux Etats Unis, près de Norfolk, et sur le Porte avion américain H. G. Bush, afin de permettre aux équipages et aux marins du Porte-avions Charles de Gaulle de s’entraîner en vue du retour à la Mer de leur bâtiment prévu, après deux ans de travaux de refonte, pour le début 2019.
Cette opération qui dure deux mois porte le nom de Chesapeake, celui d’une victoire navale française en 1781, déterminante lors de l’indépendance des Etats-Unis.
Annonce sur France Inter le matin ce 2 avril 2018, papier Michel Polacco :
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Jusqu’ici, faute de Rafale Biplace et d’avions d’entrainement embarqués, la marine se bornait à achever la formation de ses pilotes aux USA sur des appareils américains.
Là , il s’agit carrément de ré entrainer toute une flottille destinée à « armer » le Charles de Gaulle aussitôt  qu’il reprendra la mer, remise à niveau et qualification indispensable  après un aussi long délai sans pratique  en mer.
Bien sur nos équipages participent aux opération militaire depuis des bases à Terre, comme au Levant depuis la Jordanie, contre Daesh, en complément ou pour soulager l’Armée de l’Air. Mais point de manœuvres en mer faute d’un second Porte-Avions.
350 marins traversent l’Atlantique cette semaine, dont les équipages des 12 Rafale marine et d’un avion de guet embarqué Hawkeye. Les Rafale seront ravitaillés en vol par des tankers de l’armée de l’Air.
Sur place, entraînement à Terre, à Océania, près de Norfolk, avec au moins 8 appontages et catapultages réussis pour aviateur. Puis, ce sera en mer, à bord du porte-avion HG Bush, deux fois plus grand que le Charles de Gaulle, avec la qualification regagnée après 10 appontages réussis de jour et de nuit pour chacun des pilotes. Et la remise à niveau de tous les autres personnels, dont les PONEV, les personnels de pont d’envol. Qui comptent les fameux « Chiens Jaunes ».
Depuis plusieurs années maintenant, les deux aéronavales, seules à opérer des porte-avions à catapulte, sont interopérables. Le CDG pouvant accueillir des F18 Hornet, et les PA américains des Rafale comme cela s’est vu ces dernières années notamment dans le Golfe.
Michel Polacco
Communiqué SIRPA MER / AERONAVALE :
Maintenir les compétences uniques du groupe aérien embarqué durant la refonte du porte-avions Charles de Gaulle
Après dix déploiements opérationnels en quinze ans, le porte-avions Charles de Gaulle est, depuis le premier trimestre 2017 et jusqu’à début 2019, en rénovation majeure, destinée à maintenir ses performances opérationnelles jusqu’à son retrait du service actif. Cette rénovation garantira, pour les vingt prochaines années, la cohérence des capacités du porte-avions avec celle de son groupe aérien (standards futurs du Rafale Marine), du groupe aéronaval (impliquant des moyens de défense aérienne et de lutte anti sous-marine) et des systèmes d’environnement associés (soutien, communication, cyber sécurité, etc.).
Les installations aviations à bord du porte-avions ont été transformées et adaptées avec le retrait de l’ensemble des installations adaptées à l’avion de chasse Super Etendard Modernisé, retiré du service en juillet 2016. Les soutes à munitions sont adaptées aux futurs standards du Rafale Marine. De même, les installations d’aide à l’appontage (optique d’appontage, senseurs d’appontage, plateforme des officiers d’appontage) et les systèmes sont également refondus.
Depuis le début de ce chantier, le groupe aérien embarqué maintient ses compétences en continuant les entraînements à terre et en poursuivant sa contribution aux opérations de permanence opérationnelle (protection du ciel métropolitain) et de lutte contre Daech aux côtés de l’Armée de l’air depuis la Jordanie.
Focus : activités du groupe aérien embarqué depuis 1 an Depuis le début de la rénovation du Charles de Gaulle, le groupe aérien embarqué s’est entraîné régulièrement depuis la terre :  lors d’exercices de grande ampleur certifiés OTAN : Nato Tiger Meet en juin 2017  à l’occasion de « carriers weeks » sur la base de l’aéronautique navale de Landivisiau en 2017 et au début de l’année 2018. Il s’agissait de campagnes d’entrainement dédiées à la mise en oeuvre du matériel et des procédures pour les pilotes et l’ensemble du personnel du pont d’envol concerné par les manœuvres aviations.  lors de séances d’appontages simulés sur piste (ASSP) au cours desquelles pilotes et officiers d’appontage travaillent les procédures techniques d’échange et les manœuvres. Au-delà de ces entraînements, les opérations du groupe aérien embarqué se sont également poursuivies sans interruption. Conçu et optimisé pour opérer à bord du porte-avions Charles de Gaulle et au sein du groupe aéronaval, le groupe aérien embarqué est également capable d’opérer depuis la terre. En 2017, les flottilles de chasse de la Marine nationale ont participé, aux côté de l’armée de l’air, durant 6 mois aux opérations contre Daech depuis la base aérienne projetée au Levant.
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Le déploiement « Chesapeake » permettra de poursuivre ce maintien des compétences du groupe aérien embarqué français, de maintenir les qualifications des pilotes et d’entraîner l’ensemble du personnel mettant en oeuvre les aéronefs (personnel du pont d’envol, techniciens, etc.).
Un déploiement inédit par son ampleur
350 marins du GAé et du porte-avions Charles de Gaulle, parmi lesquels des pilotes, des préparateurs de missions, des mécaniciens et du personnel du pont d’envol, seront ainsi déployés aux Etats-Unis avec 12 Rafale Marine et 1 E-2C Hawkeye. Ils proviennent des flottilles embarquées (11F, 12F, 17F et 4F) et du centre d’expertise du GAé (CENTEX GAé).
Ce déploiement sera constitué de deux phases :
– Une phase à terre, sur la côte Est des États-Unis, du 5 avril au 8 mai 2018.
Les Rafale Marine seront accueillis par le Carrier Air Wing 8, sur la Naval Air Station (NAS) Oceana, située près de Norfolk. L’E-2C Hawkeye sera quant à lui hébergé sur la NAS Chambers, située dans l’emprise de l’arsenal de Norfolk.
– Une phase embarquée à bord du porte-avions (CVN) George H.W. Bush, au large de Norfolk du 8 au 18 mai 2018.
Pendant toute la durée du déploiement, plus de 180 exercices et entrainements en vol, conjoints avec l’US Navy, permettront aux équipages des deux nations de travailler à un haut niveau d’interopérabilité. De nombreuses missions sont planifiées avec des objectifs toujours plus ambitieux, permettant de balayer le large spectre des savoir-faire des pilotes de chasse embarquée : soutien des troupes au sol, attaque ou défense de bateaux, recherche de cibles, bombardement, combat aérien avec nombre d’avions variable – 1 contre 1 ou attaques multiples, défense de zone et protection de raid dans la profondeur, etc.
A terre comme en mer, ces missions complexes seront menées quotidiennement, tout en s’attachant à mécaniser les actions spécifiques liées à la mise en oeuvre depuis un pont d’envol (catapultage, appontage, retour de mission en circuit porte-avions, de jour comme de nuit) :
– des appontages simulés sur piste (ASSP) sont programmés de jour et de nuit pour permettre aux pilotes de répéter les manÅ“uvres à entreprendre lors de la phase critique de l’appontage et garantir ainsi un très haut niveau de sécurité. Chaque pilote doit réussir 8 ASSP, de jour et de nuit avant de pouvoir passer les qualifications à l’appontage sur porte-avions.
– lors des premiers jours de mer, consacrés à la montée en puissance du groupe aérien mixte (US. Navy / Marine nationale), des exercices enchaînés de catapultages et d’appontages seront réalisés, prérequis nécessaires à chaque pilote afin qu’il soit apte à opérer depuis un porte-avions. Chaque pilote doit réussir 10 appontages sur un porte-avions de jour et de nuit pour obtenir sa qualification.
Chien Jaune sur pont d’envol @ F. Lert / AeroBuzz